Besançon : « Ras-le-bol des cyclistes ! »

Parmi les mesures prises par la ville pour endiguer les comportements égoïstes des deux-roues : l’autorisation du stationnement automobile sur les bandes cyclables.

voie-cyclable-besancon

Voilà une bonne nouvelle. Après des années d’atermoiements, la ville de Besançon semble s’être enfin décidée à prendre à bras-le-corps le problème des cyclistes . Il est vrai que les incivilités commises par les adeptes de la petite reine sont allées crescendo depuis quelques années. Leur attitude est régulièrement pointée du doigt par les automobilistes qui se plaignent d’un manque de respect à leur égard et de l’égoïsme patenté des usagers des deux-roues.

Pour que la ville réagisse, il aura tout de même fallu en passer par la manifestation anti-cyclistes de samedi dernier. Une mobilisation exceptionnelle au cours de laquelle plusieurs milliers d’automobilistes se sont retrouvés dans un gigantesque et fraternel embouteillage allant de Chateaufarine à École Valentin via la gare Viotte.

manifestation anti-cyclistes du 7 mars 2015

manifestation anti-cyclistes du 7 mars 2015

Des bandes cyclables enfin partagées

L’un des principaux griefs faits au adeptes du vélo est leur manque flagrant d’esprit partageur. « Dès qu’on laisse notre voiture cinq minutes sur une piste cyclable pour aller acheter le pain, on se fait injurier par un cycliste », se lamente cet habitué d’une boulangerie du bas de la rue de Dole. « C’est égoïste et injuste car nous, on nous impose la présence des vélos sur notre chaussée lorsqu’il n’y a pas de piste cyclable ! ».

La solution proposée par la ville devrait satisfaire le plus grand nombre : « Les automobilistes pourront désormais stationner leurs véhicules sur les bandes cyclables pour une durée maximale de 30 minutes », explique Juliette Petit-Grelot – adjointe au modes de déplacements motorisés – « Les cyclistes bloqués par un véhicule en stationnement n’auront alors qu’à patienter jusqu’au départ de ce dernier. »

Une attente qui ne devrait pas poser de problème particulier quand on sait que la plupart des Bisontins qui se déplacent à vélo font ce choix parce qu’ils ont du temps. « Les cyclistes sont en général chômeurs, retraités, jeunes et désœuvrés ou tout simplement cyclotouristes. Dans ces conditions, donner la priorité aux automobilistes qui travaillent n’a donc rien de choquant », conclut Juliette Petit-Grelot.

La question de l’hygiène

Il y a aussi ces nuisances régulièrement évoquées par les automobilistes qui, dès les premières douceurs printanières, aiment à baisser leur vitre-conducteur afin de profiter de la caresse du vent sur leur visage et sur l’avant-bras qu’ils laissent nonchalamment dépasser de l’habitacle. Un plaisir simple hélas trop souvent gâché par les cyclistes qui précèdent le véhicule. Une automobiliste qui effectue quatre fois par jour le trajet Battant-Chamars pour aller travailler, témoigne : « Ces gens-là [NDLR : les cyclistes] dégagent une forte odeur de transpiration quand ils pédalent vite ou lorsqu’ils montent une côte. Nous on est derrière et on est obligés de fermer toutes les fenêtres de la voiture pour ne pas suffoquer. C’est insupportable d’être ainsi obligés de s’enfermer dans nos véhicules alors qu’il fait beau dehors ! Ils nous gâchent notre air pur ! Ras-le-bol des cyclistes ! »

À cet épineux problème, la ville de Besançon souhaite apporter une solution pragmatique : « La Police municipale sera prochainement équipée de détecteurs d’effluves à spectromètre de masse. À partir d’un certain seuil qui sera défini par arrêté municipal, les agents pourront verbaliser », prévient Jacques Bonmasson – adjoint à la qualité de l’air.

Il est heureux de constater que la ville de Besançon s’est finalement décidée à prendre des mesures de bon sens – fermes mais non dénuées de pédagogie – pour tenter de responsabiliser une minorité cycliste qui n’a que trop sévi.
Chacun espère désormais que les deux-roues acquerront un peu de cet esprit collectif indispensable au vivre-ensemble. À eux de démontrer leur volonté réelle et sincère de s’intégrer dans notre paysage urbain.

La rédaction

Crédits images : 1. l’Écho de la boucle – 2. Pittou2 / Creative Commons

  1. c’est le monde à l’envers! Les voitures polluent à longueur d’année et voilà que ce sont les cyclistes égoïstes qui « manquent de respect » aux pauvres automobilistes! La fille qui va au boulot voiture au boulot pour faire battant chamars : elle ferait mieux de s’offrir un vélo. Et un peu de déodorant au cas où!

    • Humour !!!!!

    • 😀 Mort de rire! Je vous adore, l’Echo…! Il y en a même qui gobent vos infos. Bon, je suis sûre que la partie « en bagnole de Battant à Chamars n’est pas loin de la réalité. J’en connais dans mon quartier qui prennent leur bagnole pour aller à la boucherie qui est tellement loin…, disons… 500 mètres?

  2. l’EdlB a raison ! y a en marre des vélos et des cyclistes (transpirants) qui véhiculent fièrement leur arrogance condescendante auprès des honnêtes pollueurs, toujours plus acculés, ces acculés… Et puis, comme diraient en huit clos nos valeureux élus locaux tout grassouillets (qui n’ont pas vu un vélo depuis des lustres) : « Vive la République, vive la Liberté, vive la Bagnole ! ».

  3. Cycliste au quotidien, je remercie l’Echo de la Boucle pour m’avoir enfin fait prendre conscience de la gène que j’occasionne.
    Je comprends mieux ces coups de klaxons dans les rues étroites, que je prenais pour de l’impatience mal placée, ou ces refus de priorité que je tenais pour la manifestation désinvolte d’un complexe de supériorité.
    Je vais désormais pédaler sur la pointe des pneus.

  4. Bonjour,
    Cet article est un réel électro choc pour moi. Dorénavant je roulerai à la même vitesse que les voitures dans les embouteillages. Pour les odeurs de transpiration, j’ai trouvé une combinaison en néoprène sur le Bon coin !!!

  5. Il apparaît tout aussi nécessaire de rendre la grande rue, voire l’ensemble du centre ville, interdit aux cyclistes. Les malheureux piétons qui apprécient déambuler aléatoirement de gauche à droite en regardant par terre ne seront ainsi plus apeurés lorsque nez à nez avec ces cyclistes tentant maladroitement et nonchalamment de les éviter.

  6. C’est du lard ou du cochon votre article ? –
    – Un cycliste est souvent aussi un automobiliste.
    – Stationner sur une piste cyclable est interdit – ( voir le code de la route) –
    – L’utilisation des pistes est réglementée et un cycliste doit les utiliser.

    On est pas encore au 1er avril, patientez avant de diffuser un tel article.

    • Non c’est de la Quand coyote 😉

    • Le code de la route n’impose plus depuis le décret du 14 septembre 1998 l’obligation aux vélos d’emprunter les aménagements cyclables. L’article R 431-9 du code de la route prévoit en effet que « l’obligation d’emprunter les bandes ou pistes cyclables est instituée par l’autorité investie du pouvoir de police après avis du préfet ». De ce fait, il existe des panneaux ronds (obligation) et carré (facultatif) pour signaler les pistes cyclables. à Besançon, certaines pistes sont sur les trottoirs et c’est juste impossible de rouler avec des piétons… autant pour eux, qui se croient en sécurité, que pour les cyclistes qui lorsqu’ils se déplacent ne le font pas uniquement pour flâner.

  7. Je ne me permets pas d’émettre un avis sur ce qui se passe à Besançon,attendu que nous n’avons pas ces soucis dans mon village de 215 habitants,mais je tiens à remercier chaleureusement mes collègues (ci-dessus) pour leurs commentaires car j’étais plié de rire en les lisant ! Merci à vous tous,j’ passé un très bon moment.

  8. Quelque chose m’echappe dans la reflexion…
    « Les cyclistes bloqués par un véhicule en stationnement n’auront alors qu’à patienter jusqu’au départ de ce dernier. »
    Quelle douce plaisanterie…

  9. à « Quebec41 » : Ben oui mon gars. Ici on est à Besançon, pas à Montréal, et ici tout le monde comprend qu’il y a une hiérarchie à respecter. D’abord les camions, ensuite les voitures, puis les motos et enfin les vélos. Certes il y aura bien quelques tricheurs qui n’attendront pas le départ du véhicule en stationnement sur la piste cyclable et tenteront de passer par dessus ou en dessous, mais ils seront minoritaires…

  10. De toute façon le cycliss’ y doit manger plus pour compenser l’effort, du coup moi avec ma Lamborghini, je consomme pas tellement plus quand on fait le bilan total… »

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