Au terme d’un travail d’investigation absolument remarquable, des chercheurs québecois viennent de démontrer que les trois Galeries Lafayette implantées au centre-ville de Besançon ne sont en fait qu’un seul et même magasin.
L’affaire avait fait grand bruit fin 2012. Une femme affirmait être entrée dans le magasin « Galeries Lafayette » de la Grande rue et en être ressortie par les portes d’un autre magasin ; celui des « Galeries Lafayette » de la rue des Granges.
Les dires de cette personne n’ayant été étayés par aucune preuve, ni même confirmés par le moindre témoin visuel, l’anecdote aurait pu en rester là. Mais la femme en question sut visiblement mettre à profit son statut d’épouse d’un journaliste de l’Est Républicain puisque le quotidien régional publia un long article faisant complaisamment état de sa prétendue mésaventure.
« L’affaire des Galeries Lafayette » était née et le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne laissa pas les Bisontins indifférents.
Certains − les plus nombreux − se contentèrent de sourire sans trop comprendre pourquoi l’Est Républicain rapportait une telle absurdité. D’autres − amateurs de phénomènes étranges et de théories complotistes − y accordèrent grand intérêt. Ceux-là reprochèrent aux autres médias locaux et nationaux de ne pas s’intéresser à l’affaire. À leurs yeux, cela démontrait que la découverte fortuite de cette femme gênait et que l’on cherchait à camoufler une vérité dérangeante.
Bien vite, on vit apparaître sur les réseaux sociaux des explications toutes plus farfelues les unes que les autres. Un collectif se constitua et prit pour nom « Pour que la vérité soit faite sur l’affaire des Galeries Lafayette ». Des affiches furent placardées, des tracts distribués. Une pétition fut même lancée ; elle recueillit plusieurs milliers de signatures.
Puis, dès le printemps 2013, l’intérêt pour cette affaire s’essouffla et plus personne ne l’évoqua.
Des chercheurs québecois à la rescousse
Pourtant, de l’autre côté de l’océan Atlantique, trois chercheurs de l’Université de Montréal eurent par hasard vent de l’affaire. Ils y virent un parfait sujet d’étude et décidèrent de se consacrer à son élucidation.
Ainsi, Danielle Tremblay (géographe), Jacques Lévesque (mathématicien et cryptologue) et Michel Paquette (psychologue comportementaliste) arrivèrent-ils à Besançon en juin dernier. Ils consacrèrent les premières semaines de leurs recherches à la reconnaissance des lieux et à l’analyse de données prélevées sur place. Les trois chercheurs établirent un protocole d’étude rigoureux dont la dernière phase devait finalement porter ses fruits.
« Samedi matin, nous sommes entrés simultanément dans les trois magasins Galeries Lafayette du centre-ville », explique Danielle Tremblay, « Michel dans celui de la Grande rue, Jacques dans celui de la rue des Granges, et moi j’ai pénétré dans le magasin de la place du 8 septembre. »
Respectant scrupuleusement le protocole mis en place, chacun se dirigea alors vers l’escalator central permettant d’accéder au premier étage de son magasin.
C’est là, que nos trois chercheurs découvrirent la preuve incontestable qui mit un terme à leurs recherches ainsi qu’à l’affaire qui les avait menés jusqu’à Besançon. Jacques Lévesque raconte − non sans satisfaction − l’aboutissement de ce travail remarquable :
« Quand je suis parvenu au pied de l’escalier mécanique, j’y ai découvert Danielle et Michel. Tabernacle ! La démonstration de ce que nous pressentions depuis quelques semaines était faite : les trois Galeries Lafayette de Besançon ne sont en fait qu’un seul et même magasin ! »
Voici une incroyable découverte dont les implications ne manqueront pas de provoquer surprise et interrogations au sein d’une population bisontine qui ne s’était jusqu’alors rendu-compte de rien.
La rédaction
Crédits image : Google Maps