C’est sous couvert de l’anonymat que ce député franc-comtois (dont nous ne préciserons pas le sexe) a souhaité témoigner dans nos colonnes.
En effet, depuis que sur les bancs de l’Assemblée nationale s’est répandue une information faisant état de sa situation fiscale parfaitement propre, ce député dit être devenu l’objet de moqueries et de commentaires particulièrement déplacés de la part de ses collègues de tous bords politiques confondus.
Alors que chaque jour la presse fait état de nouveaux cas de parlementaires possédant des comptes bancaires dans des paradis fiscaux, notre député découvre à ses dépens qu’il est du plus mauvais effet de ne posséder qu’un seul compte, de surcroît domicilié en France.
« Je m’étais déjà fait remarquer à l’Assemblée lors des séances des questions au gouvernement du mercredi. Alors que la plupart de mes collègues dormaient, discutaient, twittaient ou manifestaient bruyamment leur ennui en tapant sur leurs pupitres, j’avais subi des remontrances car je restais calme, attentif et respectueux de l’auditoire », nous déclare cet élu, qui se sent de plus en plus isolé dans l’hémicycle.
« Je passerai sur les remarques déplacées concernant mon assiduité à toutes les sessions parlementaires. Mais depuis que cette information sur ma situation fiscale s’est répandue dans les couloirs de l’hémicycle, je crois que j’arrive au bout de ce qu’un homme peut supporter » (ndlr : notre interlocuteur souhaite interrompre là la discussion, visiblement ému).
Même si, à l’Écho de la boucle, nous ne remettons pas en question l’intégrité de ce député, nous pouvons toutefois nous interroger sur ses motivations. La Suisse et son système bancaire sont tellement proches de la Franche-Comté que l’on a bien du mal à lui trouver des excuses. Honnêtement, quel autre Francs-Comtois ne possède pas de compte en Suisse ?
La rédaction
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