L’émirat du Qatar, qui accueille actuellement le Mondial de handball et organisera la Coupe du monde de football en 2022, dépense sans compter depuis quelques années pour devenir un acteur incontournable du sport et des médias (beIN Sports).
Depuis peu, le Qatar souhaite également rayonner sur la culture mondiale en organisant de grands festivals populaires. Non pas en créant de nouveaux événements mais en mettant en œuvre la bonne vieille méthode qatarienne : dépenser sans compter pour racheter des festivals réputés puis les relocaliser au Qatar.
Ainsi, en décembre dernier, la société qatarienne Teilin faisait l’acquisition du festival Primavera Sound qui se déroulait depuis sa création (2001) à Barcelone.
Cette fois, c’est le festival des Eurockéennes de Belfort qui vient d’être racheté par la même société. L’édition 2015 se déroulera comme prévu et pour la 27e fois sur le site du Malsaucy, à Belfort. Mais dès 2016, les festivaliers des Eurocks devront changer leurs habitudes et prendre l’avion pour le Qatar.
« Les grands festivals sont financièrement fragiles », explique John-Pierre Durand – directeur délégués des Eurockéennes – « nous ne pouvions par refuser l’offre généreuse que nous ont fait les Qataris ».
Lorsqu’on l’interroge sur l’absurdité évidente qu’il y a à délocaliser au Qatar un festival se nommant les Eurockéennes de Belfort, M.Durand répond, serein : « On appelle bien toujours « Rallye Dakar » une épreuve sportive qui se déroule à plusieurs milliers de kilomètres du continent africain, n’est-ce pas ? Et honnêtement : la pluie, la boue et ce public relou bon qu’à boire des bières et à fumer des joints, on n’en pouvait plus depuis des années. Au Qatar, le sable est bien sec et les gens savent se tenir. On pourra enfin se consacrer à la musique. C’est un nouveau départ pour les Eurockéennes de Belfort ! »