Depuis plus de 5 ans, les professeurs de français de ce lycée enseignaient le mauvais Proust à leurs élèves de première.
Nous avons tous déjà souri à la lecture de ces inénarrables « perles du bac » que le corps professoral se plaît à collecter dans les copies de jeunes lycéens aux têtes pas toujours bien pleines. Nous sommes nettement moins habitués, en revanche, à nous plier en deux de rire devant les perles des professeurs de français. Heureusement, l’incroyable bévue commise dans un lycée du Haut-Doubs (dont nous tairons le nom) devrait combler cette injustice.
En décembre dernier, le Rectorat tire la sonnette d’alarme : la moyenne annuelle des notes obtenues à l’épreuve de français par les élèves de première de cet établissement est nettement inférieure à celles des autres lycées de la région. Pire : ce phénomène dure depuis plus de 5 ans.
Une enquête est alors diligentée par l’Inspection générale de l’Éducation nationale qui constate que lors de l’épreuve orale de français, tous les élèves ayant été interrogés sur un passage de Proust étudié durant leur année de première avaient obtenu des notes avoisinant le zéro sur vingt.
Les professeurs de français du lycée auraient-ils fait délibérément l’impasse sur cet auteur ? « Mais non ! On a même visionné plusieurs de ses spectacles en DVD avec nos élèves », aurait répondu cet enseignant à l’inspecteur général chargé de découvrir le nœud du problème. Ce dernier, interloqué et désireux d’en savoir plus sur ces fameux DVD, a alors demandé qu’on les lui remette. Sa surprise fut totale lorsqu’on lui remis l’intégrale des spectacles de la Madeleine Proust en DVD.
Profondément affligé mais faisant preuve du minimum de pédagogie exigée par sa tâche, l’inspecteur général a alors fermement rappelé aux professeurs de français de ce lycée du Haut-Doubs que Proust – celui des programmes de première – se prénommait en réalité Marcel et pas Madeleine.
L’affaire a depuis été discrètement classée sans suite et personne n’en aurait eu vent sans la complicité de notre source rectorale.
Ces élèves ont été volontairement sacqués : quand on connaît la richesse de vocabulaire de la Madeleine ! Marcel a-t-il seulement une fois parlé de cor de fourneau, d’anicle ou de pelle à cheni ? Une fois de plus, le politiquement correct triomphe.