En publiant, il y a quelques jours sur Internet, une carte collaborative des coins à champignons, Paul Mouligneaux n’avait pas imaginé les conséquences tragiques de sa généreuse initiative. Mû au départ par une « simple volonté de partage », le Bisontin est devenu en quelques jours la cible privilégiée de nombreux cueilleurs de champignons bien décidés à conserver la jouissance égoïste des taches de trompettes de la mort et autres coins à morilles transmis secrètement depuis dix ou vingt générations.
Des chanterelles dans le réservoir de la voiture
Les premières protestations ont été « officielles » et pour le moins policées. Le jour même de la publication de la « carte collaborative des bons coins à champignons », la FFCCC (Fédération française des chasseurs-cueilleurs de champignons) diffuse un communiqué mesuré dénonçant « le comportement stupide d’un connard irresponsable qui prend le risque de mener la France vers la guerre civile ».
Puis, rapidement, viennent les menaces. Sur les réseaux sociaux tout d’abord, où l’on assiste au lancement d’une véritable « fatwa mycologique » appelant au lynchage, voire au meurtre, de l’odieux fauteur de trouble. La page Facebook intitulée « Partageons nos amanites phalloïdes avec Paul Mouligneaux » compte à ce jour 72.217 abonnés.
Les menaces prennent un tour particulièrement inquiétant lorsque, refusant de démarrer, la voiture de Paul est amenée au garage. « Le garagiste m’a appelé pour me dire qu’il avait trouvé des chanterelles dans le réservoir », raconte le malheureux Bisontin. « Le moteur est fichu. »
Classé S et inculpé pour trouble à l’ordre public
La descente aux enfers de Paul ne s’arrête pas là. Ce vendredi, ce dernier est convoqué au commissariat de Besançon. Là, les policiers lui signifient que son attitude radicale lui vaut une fiche S et une inculpation imminente pour « trouble à l’ordre public ». Il lui faut désormais venir pointer deux fois par jour à l’accueil du commissariat.
Menacé par la bêtise des hommes et traqué par une justice aveugle, Paul Mouligneaux décide alors de se réfugier dans le Consulat d’Algérie situé près de la gare Viotte. Dans l’attente du traitement de sa demande d’asile politique par l’État algérien, Paul est bien décidé à mener une existence de reclus à l’intérieur même du consulat. « J’y resterai cinq ans s’il le faut ! » affirmait ce matin au micro de France Bleu Besançon, un Paul Mouligneaux visiblement épuisé et désabusé.
Il l’aura quand même bien cherché.
La rédaction
Crédits image : 1. Google Street View / 2. David G Silvers / Creative Commons
Tous ça pour des champignions… moi je comprends pas. Le pire reste la phrase de fin de cet article.
Ils sont sérieux? Je n’en reviens pas. Ils veulent jouer a ce jeu. On va aller mettre un peu de roundup sur les coins a champignons au moins tout le monde sera content. Quelle bande de rats, sous merde…
Nouvel élément dans cette tragique affaire: Mr MOULIGNEAUX s’est aperçu que le Consul avait des mycoses. Il s’est donc empressé de géolocaliser ce nouveau « coin à champignons » via son « appli ». Monsieur le Consul a dû porter plainte afin que les nombreux cueilleurs rappliquant au galop cessent de le grater entre les doigts de pieds et dans l’entre jambe…