Après 5 semaines de confinement, Grégoire a perdu la vie. Un malheur qui nous rappelle combien plus longue sera la crise, plus dur sera le huit clos « enfants-parents ».
En ce week-end pascal, les vies de Grégoire, 9 ans et Pierre, tout juste 5 ans, ont basculé. Rappelez-vous ces enfants « exceptionnels » nés tous deux d’une expérimentation réussie menée par la maman Sonny*, chercheuse en génétique et le papa Tobisha*, fromager.
Comme chaque année, la tradition se devait d’être respectée dans cette famille, avec pour repas du dimanche, le traditionnel « gigot d’agneau-haricots-flageolets ». Mais c’était sans compter sur la crise et les difficultés pour s’approvisionner dans ce secteur du Haut-Doubs. Sans parler de l’état de fatigue avancé de cette mère de famille, après 5 semaines de télétravail, visioconférences, et école à faire à ses deux enfants aux forts caractères.
C’est au moment de la préparation du repas, en ce dimanche matin, que les choses auraient basculé. Au moment où Sonny* s’est aperçue que son mari n’avait pas acheté les haricots et flageolets…et que les enfants ont débarqué dans la cuisine, surexcités et se battant à nouveau. L’odeur et la transpiration auraient fini de faire basculer Sonny. C’est lorsqu’elle a amené le gratin de morbier sur la table que Tobisha* a compris le drame qui s’était joué pour Grégoire.
Un craquage qu’il tente de comprendre et d’expliquer : « Ça f’sait déjà plusieurs jours que je l’entendais dire, j’vais bouffer les enfants, j’en peux plus… Et puis c’est vrai, les haricots et les flageolets, c’est de ma faute. En même temps, ici, on trouvait déjà pas grand-chose avant, alors maintenant… ».
Pour le petit Pierre, sévèrement attaqué au « visage », le confinement se fera désormais au frais, dans le congélateur.
La rédaction
*Les prénoms ont été changés.