Après avoir qualifié sa propre fille de « fille de p… » en pleine rue, elle avait déposé plainte pour dénonciation calomnieuse.
« Elle voulait pas se maquiller pour aller à l’école », tente d’expliquer la prévenue pour justifier le fait qu’elle avait traité sa propre fille de « fille de p… » en avril dernier dans une rue très fréquentée de Besançon.
Et quand la juge lui fait remarquer qu’une fillette en classe de CP est trop jeune pour exprimer l’envie de se maquiller, la femme ne se démonte pas et fait remarquer qu’après trois redoublements, sa gamine n’est plus si jeune que ça…
Un brin affligée, la magistrate enfonce alors le clou : « Réalisez-vous le niveau de bêtise que vous avez atteint en qualifiant votre propre fille de « fille de p… » ? » La mère fait profil bas : « J’ai compris quand toute la rue a éclaté de rire. Et c’est là que j’ai décidé de porter plainte. »
Car voilà l’originalité de l’affaire jugée ce mardi par le tribunal de Besançon : l’accusée et la plaignante sont une seule et même personne. Une mère qui traite sa gamine de « fille de p… » en pleine rue, voit revenir l’injure comme un boomerang et décide de laver l’affront devant les tribunaux. Un cas inédit qui pourrait faire jurisprudence puisque le législateur – convaincu du bon sens des justiciables – n’avait jamais pris la peine de préciser noir sur blanc qu’il est impossible d’être à la foi plaignant et accusé dans une même affaire. C’était sans compter sur l’esprit tortueux de notre prévenue…
L’avocat de la femme, maître Jean Thorin-Birouth, demande pour sa cliente des dommages et intérêts « afin de laver la honte de cette dénonciation calomnieuse en public et pour décourager une éventuelle récidive ». Le tribunal lui donne raison et condamne l’accusée à régler 600 euros à la mère de sa fille au titre des dommages et intérêts.
À l’énoncé du verdict, l’accusée n’a pu retenir un tonitruant « fille de p… ! » qu’elle a adressé à la juge qui – étonnante coïncidence – s’avère être également sa sœur.
La rédaction
…ute !
C’est ce qui s’appelle être juge et partie. Du moins cela s’y apparente. Mais prêtons-nous à cet humour :
Enfin quoi c’est vrai, cela, l’info a filtré soudain dans la rue, tout le monde a pu l’entendre et ça a été la honte pour cette pauvre mère. Normal qu’elle réclame réparation. Et pas normal que la chose soit ainsi mise au jour !
La juge l’a bien compris, qui lui offre réparation. La dénonciatrice ‒ la donneuse d’info ‒ écope de 600€ d’amende, ainsi réfléchira-t-elle avant de récidiver.
C’est rassurant de penser qu’il y a une Justice en France…
(Rigolare humanum est.)