Le tribunal administratif de Besançon a examiné jeudi le recours d’un « amoureux » des animaux qui réclamait le droit de caresser les fauves du zoo de la Citadelle, au nom de la « liberté d’expression ».
Dylan Lejantil, un infirmier psychiatrique de 28 ans résidant à Morteau, aime à câliner les bêtes – surtout les grosses – partout il a l’occasion de pouvoir les côtoyer. Après avoir été plusieurs fois interpellé dans l’enceinte de la Citadelle de Besançon alors qu’il escaladait les clôtures pour se livrer à une séance de « câlinage » avec les fauves, l’homme a intenté un recours devant le tribunal administratif. Il se dit prêt à aller « jusque devant la Cour européenne des Droits de l’Homme » pour faire valoir sa « liberté d’expression » et « obtenir une jurisprudence ».
« Je ne nuis à personne en câlinant les lions et les tigres. Je demande juste qu’on me laisse exprimer librement mes sentiments », a-t-il déclaré à l’AFP. Mais selon Me Jean Ditant, avocat de la Citadelle, « le principe d’une liberté publique réside dans le fait qu’elle doit être limitée lorsque cela est justifiée, ce qui est précisément le cas ici ».
« Leur laisser un petit souvenir en partant »
D’après l’avocat, l’interdiction d’entrer en contact physique avec les pensionnaires du zoo est indispensable pour préserver l’intégrité des visiteurs et la tranquillité des animaux. Et de rappeler les antécédents du requérant : « En 2009, ce monsieur a perdu son bras gauche au zoo de Cologne alors qu’il caressait un tigre et il a laissé la moitié d’un pied dans la gueule d’une orque au Marineland d’Antibes il y a deux ans. Que lui faut-il de plus ? »
« Les fauves expriment parfois leur tendresse de manière un peu excessive, mais je préfère positiver : ces aléas sont aussi une manière de leur laisser un petit souvenir en partant », rétorque Dylan Lejantil avant de confier – ému : « (…) câliner les grands fauves m’a permis de faire disparaître mes problèmes d’allergie aux poils de chats ».
Vendredi dernier, le rapporteur public a conclu au rejet de la requête de M.Lejantil, estimant que « l’interdiction totale faite aux visiteurs de la Citadelle d’entrer en contact avec les fauves vise à garantir le respect des règles de sécurité dans l’enceinte du zoo ». Le tribunal rendra sa décision d’ici trois semaines.
La rédaction
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D’autant que depuis qu’ils ont commencé le déménagement de la citadelle Vauban au Mont-Afrique sur les hauteurs de Dijon, les animaux du zoo commencent à errer un peu partout dans Besançon… Par ailleurs, un lion qui prenait l’ascenseur vers 1 h 58 ce matin a semble-t-il disparu. On aurait retrouvé un bras gauche dans un camion coincé sous le pont Guillotin.