Le tribunal n’y trouve rien à redire. La croûte qui entoure les meules de Comté peut légalement être fabriquée en Chine, voire même dans n’importe quelle région du monde. La cour d’appel de Besançon vient de donner tort à une croûtière du Haut-Doubs qui avait déposé plainte pour pratique commerciale trompeuse.
Comme ses parents et ses grands-parents, Jacqueline Montard est croûtière dans le Haut-Doubs. Elle est spécialisée dans la fabrication artisanale de la croûte du Comté, le plus célèbre et le plus exporté des fromages francs-comtois. On ne compte plus que 24 croûtiers dans le Haut-Doubs.
En 2013, Jacqueline Montard avait porté plainte contre une pratique de plus en plus répandues dans les fruitières à Comté : l’importation de croûtes d’origine chinoise. Une pratique qui, selon elle, ne respecte pas le cahier des charges défini par l’appellation d’origine protégée (AOP) dont bénéficie le Comté depuis 1996.
Le non-lieu rendu par le juge d’instruction vient d’être confirmé par la Cour d’Appel de Besançon qui considère que « (…) l’AOP Comté ne concerne que la partie consommable du fromage. Sa croûte, au même titre que le papier employé à son emballage, n’en font pas partie ». Il est donc désormais tout à fait légal d’entoure le Comté à l’aide de croûtes produites en dehors du secteur de production défini par l’AOP.
À l’issue de l’audience, Jacqueline Montard se dit écœurée « Cette décision inique, c’est clairement la mort des croûtiers à Comté ».
Une faible consolation toutefois pour les croûtiers du Haut-Doubs puisque les Chinois ne sont toujours pas parvenus à reproduire l’inimitable croûte rouge du Babybel. Voilà une production artisanale qui devrait demeurer encore longtemps 100 % made in Franche-Comté.
La rédaction
Crédits image : Myrabella / Creative Commons
On va pas leur tailler des croutières.
Après les sangliers, les cochons ! Au caramel…