Magali est coiffeuse dans le haut de l’avenue Fontaine Argent et à ce titre, elle sait parfaitement de quoi elle parle : le tramway passe à 3 mètres de l’entrée de son salon. Quant aux chats, elle leur voue une véritable passion : « on en a trois à la maison mais si ça ne tenait qu’à moi, j’en aurais beaucoup plus ».
Alors quand Madame Pontiac, l’une de ses fidèles clientes, lui a appris que « dans notre ville, plusieurs dizaines de chats sont écrasés chaque jour par le tram », Magali s’est indignée, pestant en chœur avec les autres clientes présentes dans son salon contre cette maudite machine sans âme tueuse d’animaux innocents.
Puis Magali a juré, la main sur le cœur, de ne pas rester sans réagir : « dès que je verrai passer sur Facebook une pétition dénonçant cette horreur, je la signerai et je vous la ferai suivre », a-t-elle promis à ses clientes.
Quant à Mme Pontiac, elle s’est sentie triplement fière en quittant le salon de l’avenue Fontaine Argent : fière d’abord de son nouveau brushing – Magali est très professionnelle.
Fière ensuite de cette belle chaîne de solidarité en faveur des chats bisontins qui n’aurait pas vu le jour si elle – Madame Pontiac – n’avait partagé cette information sur les exactions du tram.
Fière enfin de Monsieur Pontiac, son mari. Car c’est lui – toujours si bien informé – qui lui a lu ce matin ce titre édifiant de l’Écho de la boucle : « Besançon : plusieurs dizaines de chats écrasés chaque jour par le tram ».
Ni lui ni elle n’ont lu l’article, mais à quoi bon ? Tout est dans le titre, non ?
La rédaction
Crédits image : cass lee